Cette éclatante fleur jaune orangé a une vivacité exceptionnelle, car elle s’épanouit dans les champs et les jardins dès les premiers jours du printemps et sans discontinuer jusqu’à la fin de l’année. Avec une particularité : les pétales s’ouvrent quand pointe le soleil et se referment le soir. Raison pour laquelle Albert le Grand (env. 1193-1280), moine dominicain, théologien, naturaliste et chimiste allemand, l’avait surnommée « fiancée du soleil ». Outre les piqûres d’insectes et de serpents, il préconisait le calendula pour les cicatrisations, les troubles intestinaux ou biliaires. Au XVIe siècle, le médecin italien Pietro Andrea Mattioli fut le premier à le recommander en collyre, tandis qu’outre-Rhin, à la fin du XIXe siècle, l’abbé Kneipp le conseillait contre les plaies variqueuses et les problèmes de peau. Il était même utilisé en décoction, dans certaines régions d’Angleterre et d’Allemagne, pour teinter le beurre trop pâle et blondir les cheveux.
Les études scientifiques encore peu nombreuses ont démontré, entre autres, ses bienfaits sur les inflammations, notamment grâce à la présence de faradiol, l’une de ses molécules actives. Avec ses autres composants (carotènes et flavonoïdes antioxydants, acide salicylique analgésique, huile essentielle antibactérienne…), le calendula est considéré, au même titre que l’arnica ou le millepertuis, comme essentiel dans la trousse à pharmacie familiale.En dépit d’une histoire aussi riche, le souci des jardins (Calendula officinalis, dit aussi souci des champs) n’est que peu utilisé en médecine conventionnelle. Pourtant, ses propriétés sont variées : anti-inflammatoire, antioedémateux, antioxydant, antitumoral, stimulant du système immunitaire, il est surtout utilisé en cosmétique et en dermato-cosmétique pour son action apaisante et cicatrisante.
En raison de sa légère toxicité, sa teinture mère n’est prescrite, en interne, que de façon parcimonieuse. On le trouve dans le commerce sous forme de crème, de gel, de pommade et d’huile. Le souci n’étant pas oléagineux, celle-ci est obtenue par macération des fleurs dans une huile végétale. Quel que soit le conditionnement, les produits à base de calendula seront utiles contre les irritations cutanées, les gerçures, les petites plaies, les ulcères, le psoriasis, le soin des peaux fragiles (avec des formules pour bébés), le feu du rasoir, les brûlures, les coups de soleil, l’urticaire, les peaux sèches… Et, pour perpétuer les conseils de sainte Hildegarde, contre les piqûres d’insectes.